Une analyse du monde est aussi une aide pour nous établir dans notre être véritable.
Dans le PARAMARTUASARAM, ouvrage ancien qui fait autorité en matière de doctrine védantique, il est dit littéralement que :
Ce qui est perçu, n’est pas différent de la perception elle-même et que la perception n’est pas différente de celui qui perçoit. Si bien qu’en définitive le monde n’est autre que le percevant lui-même.
Cet annoncé demande quelques développements afin de rendre le sens clair.
Le monde n’est rien d’autre que les objets des sens et ils sont le son, la forme, le toucher, la saveur et l’odeur. Il est impossible de les dissocier des perceptions sensorielles correspondantes. On ne saurait même simplement penser à une forme sans que l’idée de la vision ne se trouve mêlée à cette pensée. C’est la même chose avec les objets des autres sens. Cela démontre que même en pensée, les objets des perceptions sensorielles et les perceptions sensorielles elles-mêmes ne peuvent être dissociées. Il s’en suit que les objets de perception ne sont pas différents des perceptions, mais qu’ils ne font qu’un avec elles. Comme ces perceptions ne sont pas à l’extérieur ce qui est appelé « le monde » , ne peut aussi exister à extérieur.
Les perceptions sensorielles elles-mêmes peuvent être examinés maintenant.
Les perceptions ne se tiennent jamais séparées de la Conscience. Même avec les yeux grands ouverts, on ne voit rien si la conscience n’est pas présente. Par conséquent les perceptions sensorielles ne sont pas autre chose que la Conscience. Il en va de même pour toutes les activités du mental. Ceci montre que le monde grossier tout entier, et le monde subtil, sont Conscience.
Dans mon précédent article sur le « JE », j’ai établi que le principe JE est Conscience. Il s’en suit donc que tout ce qui est connu et le connaisseur « JE » sont seulement pure Conscience. La libération de l’asservissement consiste à s’établir là.
Maintenant nous pouvons examiner le monde sous un angle différent.
Le monde n’est que des objets de perception. Ils ne sont pas expérimentés par quiconque. C’est l’expérience qui doit prouver quoi que ce soit. Comme les objets ne sont pas expérimentés, ils sont inexistants comme tels. Le son et la forme ne viennent pas à notre expérience, c’est seulement leur connaissance que l’on peut dire former le contenu de l’expérience. Par conséquent se rapportant à l’expérience, on peut seulement dire qu’il y a la connaissance d’un monde mais pas qu’un monde existe.
Peut-il y avoir la connaissance d’un monde lorsqu’il n’y a pas de monde ?
Non.
Par conséquent ce n’est même pas la connaissance d’un monde, mais bien uniquement la Connaissance. De cela, Il est clair que ce qui est appelé le monde, est la simple Connaissance elle-même.
Au premier paragraphe, il a été montré que le monde n’est qu’une perception et que la perception est la Conscience elle-même. Cela peut être fait plus bref encore :
les mondes grossier et subtil (physique et mental) ne peuvent pas être séparés de la Connaissance (Conscience) à aucun point de temps, par conséquent ils ne sont rien d’autre que la Conscience.